lettre à De wever

bart.dewever@vlaamsparlement.be

Lettre ouverte à Monsieur De Wever.


Monsieur De wever,

Je pourrais vous écrire en wallon, ma langue d'origine, j'espère que vous
apprécierez l'effort que je fais en m'adressant à vous en français, langue
que je sais que vous pratiquez sans peine.

Ce patois, dont on trouve des dérivés un peu partout, par exemple à Lille
(territoire flamand) ou encore en Picardie. Bref, une langue fière et belle
pratiquée encore de nos jours par quelques millions de personnes.

Vous l'aurez compris, je m'adresse à vous aujourd'hui, de défenseur
linguistique à défenseur linguistique.

Comme je vous sais âpre à défendre les minorités linguistiques dans le
monde, je me tourne vers vous pour demander votre aide.

En effet, je ne comprends pas pourquoi, alors que votre pittoresque langue
est parlée ça et là à travers la Belgique, vous ne faite pas l'effort de
promouvoir plus la langue wallonne et ses dérivés, parlée par bien plus de
personnes à travers le monde. Sachez que je vous soutiens dans votre
démarche de protection des minorités linguistiques.
Car après tout, tant le wallon que le flamand sont des patois sympathique
dont la pratique, bien que folklorique, mérite une attention amicale.

Ne serait-il pas chouette que sur le bord de vos belles plages pluvieuses
une banderole "bienvenu Biloute" soie pilotée par un honnête pilote flamand?
(je suis certain que vous pourrez en trouver).

Ce matin j'ai pu lire que si la Belgique était encore "en vie" c'était grâce
aux flamands bilingues. Sachez que ceci est faux, il faut également tenir
compte des wallons bilingues au moins aussi nombreux.
Comme vous, en Wallonie, nous parlons deux langues, notre patois local et le
français. vous voyez que nous avons bien plus de points communs que vous ne
pouvez le penser. Il est vrai que nous n'imposons à personne l'apprentissage
de notre patois, notre sens de l'accueille nous pousse même a répondre en
français aux personnes qui, comment vous, ne pratiquent pas notre langue.

Il est amusant de constater que vous critiquez les wallons sur l'absence de
connaissance du flamand, alors que vous même ne pratiquez pas le wallon.
Nous sommes donc quitte non?

Revenons à des choses plus sérieuses, le séparatisme.

Je vous rassure, je tiens à vous affirmer que depuis maintenant 5 ans, je
n'ai plus mis un pieds chez vous. J'attache même une importance toute
particulière à faire en sorte de ne plus traiter avec la moindre société
flamande. Ceci me chagrine, mais je ne veux pas être à une entrave à votre
départ que je vous souhaite rapide.

Je pars donc en vacances en France, en Espagne ou même en Hollande, pays que
je vous recommande, ils sont si ouvert d'esprit. Oh certes, ils ne parlent
pas wallon, mais que ne ferions-nous pas comme effort quand on voit ces
braves gens ce plier en quatre pour vous satisfaire.

Vous l'aurez compris, ma famille et moi-même respectons vos souhaits en ne
venant pas envahir votre espace avec le but inavouable de dépenser notre
argent, tellement mal acquis, dans vos commerces bien trop classes pour
nous. Et puis, la peur d'être arrêté par votre gesta...euh non votre police
si j'avais le malheur de mal parler votre pittoresque langue contribue à
supprimer en moi toute envie de venir vous voir.

J'en profite au passage pour vous féciliter sur votre campagne de promotion
de votre région. Je constate avec plaisir qu'il n'y a que le touriste wallon
que vous refusez, pas les autres. C'est malin et comme ont dit, l'anglais
vous le rendra...

Il me reste à vous souhaiter le plus grand succès dans votre entreprise.
Après tout, votre succès sera ma tranquillité. En effet, votre départ ne
changera pas grand-chose à nos vies, l'Europe nous fournira certainement ce
dont nous aurons besoin, comme elle l'a fait avec le Portugal ou la Grèce.
Nous serons peut-être même considéré comme victime. Et la perspective de
franchir une nouvelle frontière après Bruxelles, refroidira certainement les
candidats visiteurs venu de cette terre monstrueuse qu'est la Wallonie.

Je terminerai en paraphrasant le grand Charles: Vive la Belgique libre !